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L'industrie du troisième millénaire

  in L'Entreprise, Novembre 2001

 

  « Lyon doit jouer dans la cour des grands »
La ville vue par Thierry Ehrmann,
PDG de Groupe Serveur
   

Nutrisco et Extinguo

« Il faut que Lyon puisse se comparer à ces métropoles européennes qui, sans être des capitales ont un rayonnement mondial, à l'image de Francfort, Munich, Milan ou Barcelone. Elle en a les moyens. »

La deuxième agglomération de France, qui boudait notre palmarès, se hisse cette année au premier rang du classement, pour les grandes villes.
Peu de patrons lyonnais sont plus convaincus des atouts de leur ville que Thierry Ehrmann, 39 ans, le PDG fondateur de Groupe serveur, un des fleurons nationaux des banques de données et d'internet (350 salariés, 73,2 millions d'euros de chiffre d'affaires). Dans son magnifique bureau - condensé du Louvre et de la Cité des sciences - installé dans un domaine de la banlieue huppée des bords de Saône, ce descendant d'une famille de la grande bourgeoisie locale ne cache pas ses ambitions pour cette ville où il a toujours vécu. « Il faut que Lyon puisse se comparer à ces métropoles européennes qui, sans être des capitales ont un rayonnement mondial, à l'image de Francfort, Munich, Milan ou Barcelone. Elle en a les moyens. »
Un pôle de plusieurs millions d'habitants.
«
Lyon dispose désormais de la taille critique pour jouer un tel rôle. L'aire urbaine dépasse le million et demi d'habitants et on compte près de cinq millions d'habitants dans un rayon de 150 kilomètres. De plus, la ville s'affirme de plus en plus auprès de métropoles de pays voisins, qui comme nous, développent une "culture de la résistance" face à une hégémonie que l'on cherche à leur imposer. Genève, lassée de l'emprise de Zurich sur l'ensemble de la Suisse, se rapproche de nous, tout comme Barcelone, qui cherche à s'affranchir de la tutelle madrilène. »
L'extraordinaire réseau de communications qui s'est mis en place autour de Lyon constitue aux yeux de Thierry Ehrmann un autre avantage décisif.
« Et n'oublions pas que Lyon va s'enrichir d'ici à quelques années de nouvelles liaisons TGV vers l'Italie, via Turin, et l'Allemagne, via Strasbourg, qui renforceront le rôle international de la ville », souligne-t-il. Ce développement est encore facilité par un immobilier de bureaux relativement bon marché. « A Lyon, les prix des locations de bureaux sont trois fois inférieurs à ceux de Paris, un écart très élevé qui est assez unique en Europe. Songez que dans les pays voisins les écarts dans ce domaine entre la capitale et les métropoles régionales ne dépassent pas un tiers ! »
La culture comme force d'attraction.
Dernier point fort : la qualité et l'intensité de la vie intellectuelle. A commencer par les laboratoires de recherche gravitant autour du pôle d'enseignement supérieur lyonnais (100 000 étudiants répartis en quatre universités et plusieurs grandes écoles). Ce vivier de matière grise explique, entre autres, la floraison de start-up dans le sillage des fleurons de l'économie locale : le groupe informatique Cegid ou le leader des jeux vidéo Infogrames, notamment.
Quant au renouvellement culturel lyonnais, il ne peut que réjouir cet amateur d'art qu'est Thierry Ehrmann. Lequel a fondé, grâce à sa filiale Art-Price, la première banque mondiale de données sur le marché de l'art. « On est collectionneurs dans la famille », rappelle-t-il. Il se plaît à évoquer l'exemple de la Biennale d'art contemporain (dont il est un des mécènes). « La dernière édition a attiré 130 000 visiteurs, a été suivie par 1250 journalistes, rendez vous compte de la notoriété pour notre ville.» Et du potentiel d'attraction que cela représente, auprès des cadres notamment, toujours friands d'évènements de ce type. Cette vie culturelle, Thierry Ehrmann a décidé de s'y associer à travers le musée d'art contemporain, l'Organe, axé sur la photo et l'image numérique, qu'il va construire dans le quartier lyonnais de Vaise, à la place d'une ancienne usine de pâtes alimentaires... Un investissement de 13,7 millions d'euros permettra d'édifier le premier musée à vocation délibérément commerciale. Une façon de prouver un peu plus que l'économie et la culture sont plus que jamais complémentaires.

R. A.
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